Prothèses PIP non rompues : pas de remboursement pour les patientes
Seins
IDes milliers de patientes ont fait retirer leurs implants PIP ces derniers mois, dans un contexte d'urgence et de stress terrible aussi bien pour les patientes terrifiées que pour les chirurgiens totalement débordés.
Il était demandé au chirurgien d'indiquer si les prothèses étaient rompues ou non.
L'information était alors la suivante : l'ablation des prothèses serait prise en charge par la sécurité sociale, mais pas la pose de nouvelles prothèses mammaires... c'était déjà lourd pour les patientes car après la dépose des prothèses, il fallait soit une cure de ptose sur des seins vidés qui retombent, soit de nouvelles prothèses. 14327 patientes ont été ainsi opérées suivant les recommandations des pouvoirs publics qui mettaient en avant le grand principe de précaution.
Au final, les patientes déjà opérées ne seront pas remboursées de l'intervention d'ablation des PIP si les prothèses n'étaient pas rompues.
Une petite explication s'impose. Lorsque la campagne d'explantation des PIP a été lancée par le ministère de la santé, il était admis que d'après le principe de précaution toute patiente qui faisait la demande devait être explantée, même en dehors de tout signe clinique de fissuration de la prothèse mammaire. Il était demandé au chirurgien plasticien retirant des prothèses PIP, d'indiquer l'état des prothèses : rompues ou non. Nous faisions des photographies des implants et ils étaient conservés pour des raisons médicolégales.
Stratégie de remboursement de l'explantation
Dans la plupart des cas, les prothèses étaient parfaitement intègres. Le gel siliconé non médical n'avait pas passé la capsule...
C'est probablement cette observation qui a fait modifier la stratégie de remboursement de l'explantation... les 10 000 patientes ayant fait retirer leurs prothèses mammaires de manière préventive ne seront pas indemnisées car la juge d'instruction en charge du dossier a jugé leur plainte irrecevable. "Ces patientes n'ont pas subi de blessure, ne souffrent d'aucune séquelle" estime la juge.
Coup dur, car elles ont quand même subi un stress psychologique terrible, été opérées "pour rien" alors qu'il y a quelques mois les autorités pensaient le contraire.
A la limite, on aurait pu comprendre que la stratégie de prise en charge soit modifiée pour les futures opérées, pas celles qui ont suivi les recommandations initiales et dont les prothèses PIP ont été explantées... Seules les 4327 patientes dont les prothèses étaient rompues sont considérées comme victimes et seront indemnisées...
Maître Philippe Courtois, avocat de 2 800 porteuses de prothèses PIP a fait appel de cette décision.
On attend la suite...
Pour suivre l'actualité sur cette affaire : Le blog des porteuses de prothèses PIP
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